dimanche 29 décembre 2013

Le top 2013 du dictionnaire de l'emo !

Bon ben concrètement, l'année 2013 musicalement, je le résume comme ça :



Non, plus sérieusement :D. Je vous livre aujourd'hui pour vous, vos petites oreilles et vos petits yeux, mon top 20 des albums 2013, ainsi que mon top 5 des EP de cette même année, qui aura été très intéressante sur la scène musicale alternative. On a tout d'abord assisté à la naissance de deux albums voués à devenir cultes : l'impressionnant Sunbather de deafheaven, et Whenever, If Ever de The World Is A Beautiful Place & I Am No Longer Afraid To Die. Il y a aussi eu beaucoup de sorties sur les scènes emo et screamo, la plupart du temps de bonnes découvertes pleines d'originalité, ou simplement de bonnes suites. Au niveau de ces scènes, Dog Knight Productions est LE label de l'année, nous ayant fait découvrir toujours plus de petits groupes pétris de talent, voués à devenir grands : ØJNE, Todos Caerán, Nai Harvest, Grappler, Disembarked, Rainmaker... Et surtout Old Gray et son intense, varié et réussi An Autobiography. On a également pu assister en 2013 à une grosse bouffée de revivals. La culture post-punk (shoegaze, cold wave, dream pop et compagnie) et le grunge sont tout les deux revenus en puissance, et ce la plupart du temps... Grâce à l'emo et au screamo ! Un screamo (tout comme le hardcore en général d'ailleurs) qu'on aura d'ailleurs vu de plus en plus mélangé à ce que l'on a tendance à appeler "neocrust", ce terme définissant finalement un mélange entre black metal, post-à peu près tout, et crust, qui est voué à se démocratiser davantage. En 2013, c'est bien évidemment deafheaven, mais aussi No Omega, ATELO/phobia, Old Soul, Ancst, Death Mercedes, Full Of Hell et bien d'autres, qui ont mis en lumière un style influencé par Orchid, Ampere, Dropdead, Cursed, Trap Them ou encore Tragedy, auquel Céleste (qui d'ailleurs a sorti cette année avec Animale(s) un des meilleurs albums de sa carrière), This Gift Is A Curse, ou Young And In The Way ont déjà lourdement contribué avant eux.

L'année 2014 risque donc d'être plutôt riche en sorties, nourries par tout ces revivals et ces succès inattendus. Il sera intéressant aussi de voir si ce "neocrust" n'était qu'un feu de paille, et puis évidemment, on suivra de très près l'évolution toujours plus bénéfique de notre emo/screamo bien aimé ! Allez, trop de blabla, passons à mon top ! Un top ou aurait bien figuré Bon Voyage de Sport, mais l'album sort officiellement en 2014, ce sera donc pour le top de l'an prochain ;)

TOP 20 ALBUMS :

01. Deafheaven – Sunbather












02. Balance & Composure – The Things We Think We've Missed












03. The World Is A Beautiful Place & I Am No Longer Afraid To Die – Whenever, If Ever













04. Touché Amoré – ...Is Survived By
05. State Faults – Resonate/Desperate
06. Death Mercedes – Sans Eclat
07. Crash Of Rhinos – Knots
08. Year Of No Light – Tocsin
09. Céleste – Animale(s)
10. Sed Non Satiata – Mappo
11. Stray From The Path – Anonymous
12. Football, etc. – Audible
13. Lord Snow – Solitude
14. Comadre – S/T
15. Gatherer – Caught Between A Rock And A Sad Place
16. Old Gray – An Autobiography
17. The Rodeo Idiot Engine – Consequences
18. Foxing – The Albatross
19. No Omega – Shame
20. My Only Scenery – We Are

TOP 5 EP's :

01. Their / They're / There – S/T et Analog Weekend ex-æquo


02. Another Five Minutes – S/T
03. Title Fight – Spring Songs
04. Gnarwolves – Funemployed
05. The Saddest Landscape / My Fictions – When You Are Close, I Am Gone

Mes attentes pour 2014 :

Man Is Not A Bird, Anna Sage, Goodbye Ally Airships, La Dispute, You Blew It!, Braid, Plebeian Grandstand, Merge, The Prestige, Architects, Manon Meurt, Death Of Lovers, Gazers, Nous Étions, ATELO/phobia, Empire! Empire! (I Was A Lonely Estate)... Je dois en oublier, j'en suis sur !

jeudi 19 décembre 2013

Seahaven : un nouvel album, un nouveau single !


Du nouveau pour Seahaven ! Le groupe d'indie rock à la Brand New vient de présenter son nouveau single, "Silhouette (Latin Skin)". Il sera présent sur un 7" qui sortira le 21 Janvier chez Run For Cover Records, un EP qui proposera 3 titres (dont ce single) qui figureront sur le second album du groupe, Reverie Lagoon: A Music For Escapism Only. Il montre un visage toujours brumeux et bluesy mais plus calme encore de la musique du groupe. Des violons viennent saupoudrer ce morceau qui fleure également bon l'emo. Je vous laisse savourer ce titre qui augure du bon pour l'album, même si le côté urgent et cathartique de Ghost  manque toujours un peu !

mardi 17 décembre 2013

State Faults : un clip pour "Wildfires"


Les Californiens de State Faults, un groupe que j'apprécie tout particulièrement, viennent de sortir un clip pour son titre "Wildfires". Il est présent sur leur nouvel et excellent album Resonate/Desperate, dont je posterais bientôt ma chronique. Je vous laisse le regarder, et vous laisser emporter par ce morceau torturé mais également planant, aux textes abstraits mais universels...


lundi 16 décembre 2013

La Dispute : nouvel album !


Et voilà, c'est fait, La Dispute annonce un nouvel album pour 2014 ! Nommé Rooms Of The House, il succédera donc à Wlidlife. Il sortira le 18 Mars 2014 via leur propre label : Better Living. J'ai essayé de vous compiler toutes les infos disponibles sur ce disque depuis l'annonce de la sortie de l'album il y a une demi-heure (au moment ou je rédige l'article). Vous trouverez ici l'artwork et quelques infos concernant ce label lancé par le groupe, et sur le contenu et l'enregistrement du disque. Et via le site officiel de la bande, on apprend que le groupe passera en concert à Paris le 13 Mai 2014, en compagnie de O'Brother ! Que de belles annonces ! Evidemment, je ne manquerais pas de vous tenir informer sur les autres infos qui fuiteront ou seront annoncées officiellement !

jeudi 5 décembre 2013

Nai Harvest : nouveau single en ligne, Hold Open My Head


Le duo emo anglais Nai Harvest, l'une des mascottes du label Dog Knights Productions et tout fraîchement signé chez Topshelf Records, a mis en ligne un nouveau single, nommé "Hold Open My Head". Il se situe un peu dans la lignée de Whatever, cet album plein de soleil et de chaleur humaine. Peut-être un peu en-dessous de ce qu'on pouvait entendre sur l'album, mais elle en reste pas moins cool à écouter ! Ce titre est dispo juste en-dessous !

mercredi 4 décembre 2013

You Blew It! : nouvel album + un morceau en écoute + des infos !


Ça c'est du cadeau de Noël ! Via leur site tout nouveau tout beau, Topshelf Records vient de lancer les pré-commandes d'un nouvel album de You Blew It! plutôt inattendu ! Nommé Keep Doing What You're Doing, il a été produit par MONSIEUR Evan Weiss (Into It. Over It., Their / They're / There), et sortira le 14 Janvier 2014. L'artwork et la tracklist, visibles ci-dessous, ont été dévoilés. Et surtout, un morceau de cet album a également été posté ! Il s'appelle "Award Of The Year Award", et il rappelle les premiers EP du groupe, avec cet emo chaleureux mais rugueux. J'ai vraiment hâte d'écouter ce nouvel album tant ce titre est prometteur, je suis impatient rien que d'avoir la date de sortie de celui-ci, haha !



1. Match & Tinder
2. Award of the Year Award
3. Strong Island
4. Regional Dialect
5. House Address
6. A Different Kind of Kindling
7. Rock Springs
8. You & Me & Me
9. Gray Matter
10. Better to Best


lundi 2 décembre 2013

Chronique : Death Mercedes - Sans Éclat


On va pas tergiverser sur la scène française proche d'une manière ou d'une autre du screamo, on sait qu'elle fait presque la nique à la scène américaine, à quel point elle est cool, et à quel point elle nous a tous influencé. Alors à l'écoute de Sans Éclat, nouvel album de Death Mercedes, c'est normal qu'on retrouve des atmosphères, des riffs, des propos familiers à ceux que l'on pouvait entendre chez les papas, aujourd'hui tous retraités. Daïtro n'est plus que des cendres. Mihai Edrisch est passé au black metal (Céleste)... Carther Matha, The Third Memory, tout ça... C'était la belle époque ! Ah bah tiens, eux aussi ont splitté (pour donner naissance à Revok, soit-dit en passant)... Et puis Amanda Woodward est (ultra)morte. Fallait bien une relève, pardi ! Et il se trouve que Death Mercedes est bien parti pour la prendre... Avec un line-up aussi solide (gratteux d'Amanda, chanteurs de Sickbag et Ravi, batteur et bassiste de l'Homme Puma...), pourquoi en douter ?

A l'époque du split avec Burning Bright (avec la aussi un morceau de la malade maquerelle, derrière les fûts), Death Mercedes c'était un peu plus axé trashcore/rock'n'roll baston dopé à coups de moshparts, même si on retrouvait déjà des accents crust. Ça sonnait bien et y'avait une grosse idée, mais y'avait des petites faiblesses ça et là qui pouvait titiller le mélomane aguerri ou le blogueur casse-couilles qui a affûté ses armes sur le forum Emo France. Mais moi j'm'en foutais, c'était punk as fuck et ça mettait des bleus comme il faut, puis ça faisait suffisamment chier les gens dans le bus, gage de qualité pour du hardcore.. Aujourd'hui, il ne faut plus parler de faiblesse mais de suprématie. Oulah, comme je suis subjectif ! Et pourquoi donc ? Ben laissez-moi donc vous expliquer, impatients que vous êtes !

Cet album, bien au-delà d'un album screamo/crust magistralement orchestré, aussi violent et sinueux que mélodique et fragile, c'est avant tout une synthèse grave et lucide de notre société actuelle, une société décadente, qui respire la crasse, le malheur, la tristesse et le mépris, pour au final ne laisser entrevoir que la mort au bout du fil. Un fil conducteur tenu par une tension palpable, ou glisse du début à la fin un élan fort de mélancolie. Ça commence par les choix hasardeux et souvent regrettables de notre espèce sur "Les Choix Désarment". Un titre qui frappe d'emblée par sa capacité à faire s'entremêler des guitares incisives et en même temps hypnotiques et mélodiques, capable du noir comme du soleil (refroidi ?). À faire se dérouler un discours grinçant, aussi percutant que la rythmique implacable, impitoyable. Et lorsque Julien nous lance une dernière complainte toute en rime et en fatalité, c'est avec une envolée qui file la chocotte que l'on se met avec surprise à se laisser s'évader loin « du choix des armes, des larmes, des lames, la mort dans l'âme »... Mais il ne faut pas trop se laisser aller, car d'un rêve trop hâtif, on retombe vite sur Terre. Le morceau suivant, "Borgne Et Aussi Aveugle", nous propulse dans un nouveau constat amer, nous faisant tomber d'un piédestal sur lequel l'humain aime bien se caler maladroitement. A FOND DE CALE ! Pardon. « Prendre la vie de haut, la négliger, conneries, on est bien au-dessous de tout ça ! ». Des propos soutenus par une certaine grâce dans la noirceur, qui s'emballe petit à petit, pour laisser ensuite à une effusion de rage et de résignation. « plus rien y comprendre et s'en foutre, vivre moribond, s'oublier, s'en foutre, toujours ! ». J'imagine déjà le sing-along en live, et les excités nous cogner le crâne en headbangant comme des fifous en face de nous dès les premiers assauts de ce blast beat anti-cervicales ! De la résignation, on passe à l'insoumission. « Je suis un chien, sans dieux ni maîtres », nous hurle-t'on en pleine gueule sur le titre suivant, "Chien Infidèle", un titre crust jusqu'au bout des ongles, tant il transpire la crasse, l'anarchie et la violence. « Reptiles asphaltes, tout est carnage !!! »

Après la puissance par la haine, la puissance par les émotions. "L'Inconnue de la Seine" nous raconte avec une tristesse vive, presque vivifiante par ces abcès de mélodies transcendantes et puissantes, l'histoire de cette femme qui a préféré « les eaux crasses du fleuve Seine à la vie crasse pourrissienne ». Une histoire tragique, soutenue par une instru épique, un instant d'une espèce de crust mélodique entêtant et qui te donnera inévitablement envie de gesticuler comme une hôtesse de l'air en live. Prêts pour le décollage ? (juste, évitez l'hélicobite les mecs, être crust c'est bien mais sortir son chibre pas lavé depuis deux jours c'est moins cool)

Le titre suivant, "Encore et Encore", est une suite presque logique au précédent. Un homme racontant son total mépris de soi-même, se souhaitant le pire pour sa mort. Faire pareil que L'Inconnue pour trouver la paix, et que l'on punisse éternellement ses erreurs, que l'on piétine quotidiennement les cendres de ses « os inutiles ». Un texte complètement cathartique et nihiliste, qui est en fait extrait d'un recueil de poème de Dan Fante, nommé "De l'alcool pur et du génie"'. Il faut dire que cet intitulé est plutôt bien affilié à l'univers général de Death Mercedes... Bon, cet album n'est pas uniquement un ramassis d'écrits so emo écrits à la lumière de la bougie odorante de maman en écoutant "Boys don't cry" (j'ai été trop gentil jusque la avec l'album, fallait bien jouer le chroniqueur chiant pour donner un peu de street cred' à ma review, non ?), il y a aussi des lyrics plus optimistes... Mais pas trop. C'est exactement ce type de contraste que l'on retrouve dans "L’Éternel Gagnant Du Sans Éclat". L'histoire d'un autre mec pas forcément chanceux dans la vie, mais qui tient bon, qui vivote, "porté par l'énergie du désespoir". Un bon gars qui survit malgré les coups durs. « Brillant mais pas trop, terne mais ça va encore, on en est là, et puis ça va, après tout la vie c'est comme ça  ! »... On s'y retrouvera tous un peu dans cette chanson à la portée universelle, secondée par une instru ou le jeu de guitare est toujours phénoménal, les guitaristes se répondant avec brio dans leur folle cavalcade. Le morceau suivant, "Du Soleil Vert On En A Tous Bouffé", est un pamphlet contre une société décadente ("La décadence de la décadence !"... Bon promis j'arrête de citer Amanda haha !) qui se résume à une « bouillie informe »... C'est peut-être vu et revu ce genre de discours, mais on est déjà tombé tellement bas dans la résignation, le désespoir et la révolte à ce niveau du disque que putain, ce texte te donne envie d'hurler à la face du monde que tu vaux mieux que cette société et ses larves qui se traînent chaque jour sans autre but que de vivre une vie qui ne leur appartient même plus. « Masse humaine robotique ! »

Toi tu sais que ta vie t'appartient, que t'es quelqu'un qui s'assume et qui (sur)vit de toutes ses forces. C'est ce que te raconte "Ta Fin Du Monde" : ta propre histoire. Celle d'un type « décadent mais drôle »« à  part, en marge, mais malgré tout plus humain » que ses confrères, qui voit plus loin que le bout de la conformité vaseuse dans laquelle l'humanité se confond. Un type à la recherche du bonheur, qui l'aura laissé partir, en s'en rendant compte trop tard. Tel est ce que raconte l'avant-dernier morceau de l'album sobrement intitulé "Trop Tard". Un morceau ou le ton général est beaucoup plus posé, ou la mélancolie est accentuée par ces mélodies pesantes de tristesse. Et dans un dernier élan de rage, dans un chaos lourd et grisant, le disque arrive à son paroxysme avec "Cafards De Bar". Un dernier coup de gueule, qui synthétise à lui seul le message de tout l'opus. Encore et encore, l'être humain est critiqué, fustigé. Lui qui ne sait que « s'amuser des ombres, s'entourer des cons, sans rien à dire », se rincer les yeux devant ces « putes de bar soit-disant sans histoire ». Rien d'autre que « des cafards invisibles à la lumière, sauf à celle des chiottes »

« Le ridicule ne tue pas ? Non, c'est dommage ! »

Voilà, l'album est terminé. Et en toute logique, t'es terminé avec. Les mecs de Death Mercedes viennent de faire la synthèse de la vie d'un parisien moyen, livré face à lui-même et ses vices. Le mec qui représente la majeure partie des lecteurs de ce blog. Que tu sois un connard ou un battant, un provincial ou un parigot, tu seras visé de plein fouet par ces compositions éthérées, jouées comme si les gars étaient au bord du gouffre, au bord de la crise de nerfs. C'est une oeuvre intense et désabusée que nous a livré ce groupe, de manière totalement inattendue. Une vraie gifle dans la gueule, qui te fera retomber les pieds six pieds sous terre à chaque fois que tu écouteras ce disque.... Encore et encore. Un vrai moment de vidage de crâne, de remise en question, aussi troublant que beau par le réalisme qui ressort des textes, et par sa force de frappe. Allez, en l'honneur du Sans Éclat, j'ai maintenant le privilège de décerner à Death Mercedes le rang suprême de la classification culturelle moderne : #swag. Ben quoi, c'est pas swag de se trimballer en Mercedes ?


jeudi 28 novembre 2013

The Prestige : un nouvel album !


Le quartet parisien de hardcore chaotique The Prestige a annoncé via leur page Facebook qu'il allait entrer en studio dans quelques jours afin d'enregistrer son second album. C'est Amaury Sauvé (monsieur Birds In Row, As We Draw, Nine Eleven, Comity...) qui assurera la production du successeur de Black Mouths, qui d'après les dires du groupe sera enregistré dans des conditions live, et sera plutôt sale. Avec ce dude derrière les manettes, et connaissant le potentiel du groupe, on ne peut que penser que ce prochain disque sera de qualité ! Je vous tiendrais informé de l'évolution de ce disque que j'ai déjà hâte d'écouter !

Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore The Prestige, et bien ça donne cela : 


dimanche 24 novembre 2013

Découverte : Brightest Color (math-rock/pop, France/Japon/USA)


Voilà un petit bain de fraîcheur dans cette atmosphère automnale monotone ! Ça fait un moment que je voulais vous en parler, mais ma petite tête de moineau oublie bien vite ce qu'elle prévoit... Cette multinationale de la musique dansante s'appelle donc Brightest Color. Issue d'un petit lot de groupes emo parisiens dont le cercle relationnel s’étend jusqu'à Bien À Toi, cette formation réunit en son sein deux français à la guitare et au chant, un japonais au clavier, et un californien à la batterie. Musicalement, c'est un peu un mix de chaque influences des gars du groupe : FoalsThe Postal ServiceThis Town Needs Guns... Et ce mélange donne une pop enjouée et sincère, teintée de math-rock, pour un rendu entraînant à souhait ! Brightest Color vient de sortir son deuxième EP, sobrement intitulé #2, un opus ou l'on retrouve une nouvelle version de "Transatlantic", un titre présent sur le précédent effort, tout aussi dansant et entraînant. Si vous voulez mettre un peu de soleil dans vos mornes vies, vous voilà servis !




mercredi 6 novembre 2013

Live report : Raein + Le Dead Projet + The Prestige + Valve + Milkilo @ La Gare XP, Paris, le 02/11/2013.


Ce soir, un train en partance de Paris, proposé par Old Town Bicyclette, devait se diriger vers les cieux. Les garçons de Raein, un grand nom du screamo européen, sont venus fouler le sol de la Gare XP et accueillir les passagers de ce trajet, en compagnie du Dead Projet, de The Prestige, de Valve et de Milkilo. Récit de ce voyage, ou plutôt de cet aller sans retour...

Le convoi s'est lancé avec Milkilo. Originaire de Saint-Etienne, le duo basse/batterie arrivé à la dernière minute à bord se voulait assez surprenant et plutôt transcendant. Ce fut ce soir la dernière date de leur tournée européenne, et ils ont ici conclu ce tour en beauté. Une grosse intensité émotionnelle se dégageait de leurs compositions variées, complexes et touchantes, à en juger par le superbe le titre "Tétrahèdre", une complainte sur la religion, passionnément hurlée d'un cri tranchant, résonnant fort sur une musique reprenant à merveille les caractéristiques cités plus haut. Ce fut une très bonne découverte, et c'est groupe à suivre de très près ! Nos deux garçons ont parfaitement ouvert la voie aux autres chefs d'équipe, donnant une idée du voyage qui attendait les passagers.

Une petite halte forcée : le train s'embourbe. Tout le monde descend, on ne peut plus repartir. Les visages se ferment, les âmes impatientes s'ennivrent, les têtes commencent à peser lourd. Il est l'heure pour Valve de descendre du wagon. Le brouillard tombe doucement, le décor est planté. Et soudain, le déluge. Une décharge d'un sludge lourd et brumeux, à l'atmosphère chaotique et nihiliste. Le sol se dérobe sous ces guitares violentes, percutantes et dissonantes, le ciel se déchire sous ces cris stridents, virulents, hantés. Le tonnerre gronde sous ces sons de basse sismiques. Les reliefs s'effritent et s'effondrent sous les frappes impitoyables, sèches, froides, d'une batterie faisant écho au chaos qui se tient devant les passagers désemparés, regardant le spectacle de la destruction et des ténèbres se jouer avec force et insistance devant leurs yeux hagards. Soudain, le brouillard se lève. Il est temps de remonter à bord du train, sans que l'on ne comprenne vraiment ce qui s'est passé. Une chose est sûre, c'était spectaculaire. Nous venons d'assister à la représentation des enfers, à la prestation d'un groupe qui, plus que de jouer ses morceaux, a joué une véritable pièce de théâtre ce soir ou tout le monde était acteur, ralliant l'audience à sa cause funeste et occulte. Et dire que le groupe n'a sorti qu'une démo à ce jour...

Le train est désormais reparti, un train qui, sorti de la gadoue et des ténèbres, semble retrouver de son prestige. Oui, c'est maintenant The Prestige qui a pris les commandes, faisant se poursuivre le trajet sur un terrain imprévisible, tel un grand huit. C'est exactement ça qui attendait les voyageurs. Dès les premières secondes se sont succédées de violentes cascades rythmiques, des déchirures sonores, des larsens étourdissants, des cris éraillés, désabusés. C'est la crise de nerfs qui rôdait à chaque seconde dans ces compositions, et encore plus que sur leur album Black Mouths. Une folie tempérée par des instants de grâce qui laissaient respirer les uns et les autres, des montées d'adrénaline d'une douceur traître, qui redescendaient d'un coup en un fracas dense et compact. Les têtes bougeaient à s'en démettre les cervicales, elles étaient assourdies, le tournis les a aveuglés. Sûrement autant dans le public que sur scène... Et au bout du compte, c'est une forme de beauté qui ressortait de ce tumulte. Une folie qui exprimait un sentiment profond, une dissonance ne faisant que nous faire ressentir encore plus fort une émotion... C'était là toute la beauté de ce paysage. Ce soir, le (post) hardcore chaotique teinté de rock'n'roll du quartet a envoûté la foule, l'a malaxé, et l'a écrasé, tout le condensé de rage, de catharsis et démence qui caractérise la musique des prestigieux ont électrisé l'audience, se laissant absorber par les mélodies qui ressortent de la violence ambiante qui l'aura assommé et l'aura presque laissé pour mort.

Une parfaite mise en bouche pour l'ultime concert d'un groupe qui n'a jamais aussi bien porté son nom que ce soir. Pour leur dernier live, Le Dead Projet a donné tout ce qu'il était possible de donner avec force et passion (cela se lisait joliment sur leurs visages), et leur public leur a bien rendu. Est-ce que l'on est reparti pour un grand huit ? Pire, le train a déraillé, tout le monde est mort, et l'on s'est retrouvé une nouvelle fois en enfer... Mais l'enfer c'est cool, n'est-ce pas ? À coups de confettis et de plumes, ainsi qu'avec un chaos à son paroxysme dans la foule, leur ultime prestation a été dignement honorée. Leur post-hardcore sombre et rugueux a fait trembler les murs de la Gare XP, et littéralement cassé des têtes, non contents de briser nos cœurs d'artichauts, rien que ça. Le groupe interprétant une pelletée de chansons de leur dernier et excellent album Keep On Living, on ne pouvait que se douter que ce set allait devenir une apocalypse. Histoire que le projet meure avec son auditoire ? Les dernières notes du titre "Keep On Living" résonnent, et sonnent le glas du Dead Projet, sous une longue ovation, des accolades, et des visages émus. Personne ne voulait que la prestation ne s'arrête, personne ne voulait se faire à l'idée que ça y'est, ils arrêtent là. Mourir en première partie de Raein, sous une telle ferveur, ce fut une belle façon de dire adieu à la scène. Comme le dirait (et le rappelleront) leurs illustres successeurs ce soir : "The King Is Dead"...

Terminus, tout le monde descend, nous voilà arrivé à destination : L'apothéose. C'est désormais une Gare XP retournée, euphorique, et chauffée à bloc qui accueille les légendaires Italiens. Beaucoup se demandaient si l'on allait revivre la même intensité que lors du dernier passage du groupe screamo dans la capitale au Rigoletto, en 2011, souvent évoqué comme étant l'un des meilleurs concerts du genre donné à Paris depuis ses débuts... Dès les premières notes de guitares, tout le monde s'est emporté, s'est jeté dessus. Une marée humaine à la hauteur du tsunami émotionnel que provoque la musique de Raein, et qui semblait présager un show tout aussi intense que celui de 2011. Mais malheureusement, au fur et à mesure que le show avançait, on voyait que le groupe était plutôt dans sa bulle. Raein a joué du grand Raein, mais pas forcément celui que tout le monde connaît avec Il N'y A Pas De Orchestre, mais celui des derniers opus en date tels que Sulla Linea Dell'orizzonte Fra Questa Mia Vita E Quella Di Tutti Gli Altri, qui tentait les mélodies catchy et noisy face à un punk criard et rageur, mais il n'y avait pas cette fureur scénique qui les habite en temps normal, pas de partage avec son public. Les Italiens laissaient la foule hurler pour eux, leur laissait le micro quelquefois, Ils étaient plus concentrés, plus tranquilles. Mais néanmoins et heureusement, ils n'étaient pas moins heureux de jouer à Paris devant nous ! Le groupe aura plusieurs fois remercié les français, et combleront leurs fans en jouant en rappel les hits "The King Is Dead" et "Tigersuit" que chacun aura repris dans un élan collectif de catharsis et de rage. Oui, Raein a malgré tout insufflé son aura à son public, malgré sa certaine distance. Ils restent toujours des légendes, après tout. Tout le monde a longuement acclamé les sudistes qui auraient réellement pu nous faire vibrer davatange et participer à la liesse (une vraie frustration !), mais qui n'ont pas trahi pour autant les plusieurs générations de fans de screamo présentes ce soir pour les applaudir et se vider la tête d'un quotidien morose entre copains, que seul une musique sincère et intense comme la leur sait nous le faire oublier.

Il n'y a que dans des soirées comme celles-ci ou vous retrouverez ces ambiances, ces émotions partagées, cette furie collective . Encore une fois ce soir, Old Town Bicyclette aura proposé un line-up parfait, dans un de ces éternels squats parisiens auto-gérés et dévoués à la culture en général que la scène punk parisienne chérit tant, et qui donne cette atmosphère si particulière à leurs shows (et si ce n'est pas des squats, ce sont des bars bien sympa, et en plus près du métro). Plus que de simples concerts, ce sont des lieux de rencontres, d'échanges, des expériences à vivre au même titre qu'un concert de chacun des groupes présents ce 2 Novembre, qui montrent qu'on peut encore savoir se rassembler, et s'unir dans un même élan de joie et de passion. Merci à eux de faire vivre la scène à Paris, et de nous permettre de voir tant de groupes si chers à nos petites esgourdes emo !

lundi 4 novembre 2013

Man Is Not A Bird : un premier album !


Une bonne nouvelle en ce Lundi tempétueux ! Les post-rockeurs de chez Man Is Not A Bird vont nous sortir leur premier album début 2014 ! Il fera suite à l'excellent premier EP Restlessness (chroniqué dans ces pages par un ancien "ami"), et au split avec leurs collègues lavallois de Puzzle. Pour avoir vu quelques nouveaux morceaux joués en live qui figureront sûrement sur cet album, je peux déjà lancer des pronostics sur la direction musicale de l'album : Toujours aussi intense, aérien et catchy à la fois, avec de légères influences nouvelles, autant du côté direct que du côté planant. En attendant un vrai premier extrait de cet album, voilà ci-dessous un petit teaser de ce dernier pour nous mettre l'eau à la bouche...


Chronique : SWY - Screaming Without Yelling EP


Aaah, SWY ! Une longue histoire d'amour. De leur tout premier album emo/hardcore violent, saccadé et cathartique, à leur dernier effort beaucoup plus pop, dansant et catchy (ma chronique ici), j'ai toujours été conquis. Je sais pas, y'a un petit truc genre "on aime ce qu'on fait et on le fait bien" qui rend le truc carré, beau, entêtant, et qui les démarquent de la concurrence. Les voilà de retour aujourd'hui avec un EP nommé Screaming Without Yelling, qui pourrait se traduire comme une version plus brumeuse de Some Wasted Years, et comme un nouveau jeu de mots pour essayer de comprendre le nom du groupe...

Ah, oui voilà ! C'est un SWY qui aurait reculé dans les 90's (encore elles !) à qui l'on à affaire ! Quelque part dans le rock alternatif, la cold-wave... Mais toujours avec un entrain et une fraîcheur à l'anglaise (Bloc Party, Interpol, tout ça) qui fera bouger nos popotins et dodeliner nos têtes. En témoigne le premier titre, "Ego In Their Puddles". Une chanson aérienne, prenante, ou la voix de Manu s'envole sur les refrains énergiques et puissants, et notamment sur le dernier couplet, et ou les guitares s'envolent, se croisent, parfois presque nauséeuses, presque rugueuses. Une très belle entrée en matière, qui se poursuit sur "Wake Up Uglies (And Change Your Mind)", en reprenant un peu la même recette. Ici, c'est plus progressif. On est basculé entre les couplets accrocheurs et les refrains enlevés, mais on sent un bloc d'énergie en fond, prêt à exploser après une douce montée d'adrénaline en fin de morceau, laissant s'échapper quelques "wake up, wake up, wake up".

Jusque là, je disais que SWY c'était frais. Mais alors à partir de maintenant, c'est un ton carrément froid qui s'impose. "Showing Off Time" nous entraîne dans des contrées sombres et brumeuses. Le groupe y joue de sa capacité à nous livrer une musique captivante pour mieux nous entraîner dans un univers davantage mystérieux, ou le ciel devient orage dans une nouvelle explosion de guitares, ou les cymbales résonnent, bastonnent, laissant ensuite le morceau se finir doucement, et nous poser la question : "Why can't we dance on the lazy day ?". De là, "My Cat Is Weird" nous emporte dans un nouvel élan d'obscurité ou quelques lueurs brillent au loin. Toujours cette tension qui plane au-dessus de nos têtes, ces refrains puissants qui te restent en tête, et les explosions de guitares qui rendent la tension à son comble... "Screaming Without Yelling" se charge de clôturer l'EP, dans de dernières éruptions de rage, ou l'on surprend Manu à hurler, pas étonnant au vu du titre ^^. Quelques notes de piano lointaines concluent le morceau, et puis le silence. Un silence qui te frustre, alors tu relances l'EP, parce que tu veux à nouveau danser dans le noir, bouger ta tête, sentir ce léger froid t'envahir...

SWY continue sa mue avec ce disque, proposant une musique un poil plus saturée et plus sombre que sur Some Wasted Years. Mais pas moins aérienne, encore une fois. Ils savent se renouveler et jouer avec les ambiances, et on s'y plait dans ce voyage mouvementé, qui offre son lot de surprises. Je suis maintenant curieux de voir à quoi ressemblera le prochain disque : plus rock encore ? Ou alors plus hypnotique ? Plus pop ? On ne peut s'attendre à rien de précis musicalement avec eux, et ça rend l'attente plus excitante encore !

Tracklist :
01. Ego In Their Puddles
02. Wake Up Uglies (And Change Your Mind)
03. Showing Off Time
04. My Cat Is Weird
05. Screaming Without Yelling

mercredi 30 octobre 2013

Death Mercedes : le nouvel album en streaming !


Venu de Rennes, Death Mercedes, c'est le groupe qui avait fait sensation sur le split avec Burning Bright. Ils nous reviennent aujourd'hui avec leur premier album, nommé Sans Éclat. A cheval entre crust et screamo typiquement "french touch", ils nous livrent ici un album furieux, parsemé de mélodies punk sensibles et entêtantes, au milieu d'assauts rythmiques écrasants, d'une rage brûlante, et d'une crasse pesante. Je vous en reparlerai très bientôt, de cet album ! Il sera disponible en physique en Décembre via Throatruiner Records, et dès maintenant en digital. Je vous laisse savourer ces 10 titres explosifs, rugueux, et addictifs... La digne relève d'Amanda Woodward ?


The Saddest Landscape : nouveau titre en ligne, "Loss Will Find Us"


Topshelf Records vient de mettre un ligne un morceau absolument fabuleux du groupe de screamo américain The Saddest Landscape. Nommé "Loss Will Find Us", il sera présent sur le split avec My Fictions, qui sortira le 12 Novembre. De ce morceau en découle une intensité hors du commun, comme il est coutume d'entendre avec ce groupe. Une rage brûlante, saccadée, une éruption d'émotions brutes qui retombent violemment sur ta face. Et ce chant borderline, tremblotant, rempli de peines et de colères... C'est à écouter d'urgence ci-dessous !

lundi 28 octobre 2013

Découverte : Half Goon (post-punk hardcore psyché (?), USA)


Y'a des Lundi matin qu'on aime passer à larver au lit plutôt qu'à faire quelque chose de sa vie. Autant les passer avec de la musique appropriée ! Et d'ailleurs pour le coup hop, je tutoie. Je souhaite te faire découvrir aujourd'hui Half Goon, un quartet originaire de Santa Ana, Californie. Les quatre dudes viennent de sortir leur premier opus, Terrorizer. Leur musique, c'est un peu le truc à écouter en se fumant un joint, quand t'as la gueule de bois, ou à voir en concert pour mettre un bordel pas possible avec tes potes. C'est un mélange détonnant entre post-punk malade et hanté, hardcore grinçant, et musique psychédélique. Ça passe tout seul en repeat à fond sur l'ordi (en attendant une sortie physique de l'album pour bientôt), et c'est un très bon trip musical. Un truc lourd, dissonant, ténébreux, spontané, qui sonne comme les défonces que tu te prends quand t'es en déprime, et qui te donne envie de tout casser. Ça parle de soirées entre potes, ça nous compare aux animaux que l'on photographie à l'unisson au zoo, de quête de sommeil... Recommandé si tu viens de te faire larguer, ou que tu passes une journée de merde et que tu veux réfléchir avec un truc qui brisera les oreilles de Mamie Germaine. Allez, je te laisse savourer ces 7 titres, c'est vraiment cool.


vendredi 25 octobre 2013

Découverte : Death Of Lovers (shoegaze/cold-wave, USA)


Death Of Lovers, c'est la nouvelle recrue de chez Deathwish Inc.. Composé de membres de Whirr (dont Nick Bassett, ex-deafheaven) et de Nothing, ce groupe officie dans un mélange entre cold-wave et shoegaze, pour un résultat hypnotisant, froid, dépressif, et digne des formations originelles des musiciens qui composent ce super-groupe. Un EP nommé Buried Under A World Of Roses va sortir prochainement. Pas encore de date de sortie annoncée, mais une tracklist et un single sont disponibles juste en-dessous.  J'ai particulièrement hâte d'entendre les trois autres morceaux de ce disque. Laissez-vous transporter par ces nappes de synthé, ce chant vaporeux et ces guitares éthérées et hypnotiques...


01. Cold Heaven
02. Shaken
03. Buried Under a World of Roses
04. The Blue of Noon

jeudi 17 octobre 2013

Goodbye Ally Airships : Un EP, une nouvelle chanson, un nouveau clip !


Vous vous rappelez de Goodbye Ally Airships ? Vous savez, ce quartet emo/indie originaire de Leipzig (Allemagne) avec un français à la guitare et au chant, dont j'ai parlé récemment sur le blog, chansons à l'appui ? Eh bien ils nous préparent un EP pour Janvier ! Un extrait de cet opus est d'ores et déjà en ligne, accompagné d'un clip tout en noir et blanc et tout plein d'avions qui volent et qui tombent. Ce titre se nomme "Departures", et ce sera le titre d'intro du disque. C'est vraiment beau, très aérien, et ça augure du très bon pour la suite. C'est à consulter juste en-dessous !

Moose Blood : nouveau titre en ligne, "Stay Here"


Une nouvelle chanson de mes petits chouchous emo anglais du moment, Moose Blood, a été postée en ligne. Nommée "Stay Here", elle sera présente sur leur split avec le groupe de hardcore mélodique Departures, qui sortira le 12 Novembre via No Sleep Records et Fist In The Air Records. C'est toujours aussi touchant, simple et catchy que ce qu'ils ont sorti jusque là, c'est même encore mieux fichu, et ça s'écoute par ici !

mardi 15 octobre 2013

Tancred : le S/T en streaming !


Tancred, c'est le side-project solo de Jess Abbott, guitariste dans le groupe Now, Now. C'est une sorte de variante emo de son groupe principal. La voilà de retour avec son deuxième album qui est sorti aujourd'hui même, que j'ai écouté, et que je trouve déjà addictif. C'est rempli d'une sensibilité et d'une douceur légèrement alourdie, c'est catchy, c'est rempli de tubes potentiels, et ça se finit de manière majestueuse. Intimiste et entêtant, ce disque plaira sûrement aux fans de Football, etc.. Allez, offre-vous ce petit moment de bonheur, écoutez et frissonnez.

lundi 14 octobre 2013

Chronique : Balance & Composure - The Things We Think We're Missing



Nous allons commencer par un constat : on nous rabâche sans arrêt sur Internet et Wikipédia que le post-grunge c'est Soundgarden, Nickelback, Three Days Grace, les trucs hard FM de lycéen rebelle tellement "metal viril" que mon ex en mouillait son pantalon treillis... 


NON quoi. Déjà, y'a rien de grunge là-dedans, elle est ou la folie décadente et la pop rebelle, anti-conformiste de Nirvana, de Mudhoney ? La lourdeur et les expérimentations des Melvins ? Nulle part. Même leurs cheveux sont trop propres d'abord. Pour moi, le post-grunge, déjà c'est les Foo Fighters (un truc plus couillu, passionné, moins beauf et moins looké, m'voyez), et c'est ce qui est arrivé bien après, quand toute la contre-culture punk en général a été tuée par les médias grand public, et que des petits groupes ont redécouvert le grunge, qu'ils ont aussi redécouvert comment pouvaient sonner leurs grattes et leurs pédales d'effets, ce que c'était qu'un vinyle, et que dans les années 90 on savait quand même vachement mieux vivre, aimer et rêver. Balance & Composure en font partie. Ces petits gars de Doylestown, PA, USA, qui aiment l'emo 90's, le rock lourd, dissonant et percutant, et qui dégagent un univers, une ambiance, qui deviennent hypnose. Pas étonnant que l'on retrouve sur Separation, leur premier album, des influences grunge. Un disque que je me passe relativement souvent en boucle, d'ailleurs. Aujourd'hui, les garçons reviennent avec The Things We Think We're Missing, qui se veut encore plus ancré dans les 90's, qui pioche même dans le shoegaze. Récit...

L'album commence sur les chapeaux de roue avec "Parachutes", un titre aussi explosif que planant, qui annonce ce qui attend l'auditeur sur cette galette. Entre les atmosphères planantes héritées du shoegaze, et leur rock alternatif surpuissant, il vient clairement annoncer que le groupe ne rigole pas. En témoigne la performance vocale épatante de Joe Simmons, qui va comme toujours puiser tout au fond de ses cordes vocales pour nous sortir un chant éraillé, bluffant de force, chantant aussi fort que les guitares ne résonnent, que la batterie ne nous assomme. "Lost Your Name" finira de vous convaincre de mes propos (alors que l'on est seulement à la deuxième piste du disque), pour un résultat simplement étourdissant, au moins tout autant que son prédécesseur. Le refrain vous donnera des frissons tant il est blindé d'énergie et d'émotions. En dehors de toute caractéristique musicale, c'est un voyage fort et intense que nous fait vivre ces moments de rage, de sincérité, de laisser-aller, et les paroles ne peuvent que nous parler, nous rappeler des instants de vécu passés ou actuels.

"I lost my head, lost my heart. 
Cast in iron it will heat. 
I lost your name, lost the shape 
of our bodies tangling.
And when I cry, do you cry? 
I listen so ever quietly for a sign that my time is over and out of reach."

Sur cet album, le groupe se sert d'une musique simple mais puissante et passionnée pour nous faire voyager, non sans turbulences. Celle qui fera plaisir aux trentenaires de notre scène nostalgiques de leur adolescence, de la grande époque de Sub Pop... Le côté rêveur de titres comme "Back Of Your Head", "Tiny Raindrop", "Reflections" ou "When I Come Undone" vous bercera et vous étourdira (un adjectif qui revient souvent mais qui ne peux pas mieux décrire ces morceaux), tandis que d'autres plus agressifs comme "Notice Me" et sa furieuse intro, ou "Cut Me Open" et ses accents planants sèmeront le trouble dans votre tête. Nos musiciens savent également calmer le jeu avec la sublime ballade acoustique brumeuse et grave, "Dirty Head", qui évoque fortement celles de Thrice. D'ailleurs sur ce titre, la voix Joe fait beaucoup penser à celle de Dustin Kensrue. Intimiste et bouleversant. Et alors qu'à l'issue de ce morceau, on est à bout de souffle, éberlué par tant de rugosité, de lourdeur, de puissance céleste et solaire, un titre vient nous redonner une bouffée d'air frais : "Keepsafe". Un petit bout de bonheur soutenu par Anthony Green (Circa Survive), qui sur le refrain pose quelques lignes de chant timides mais reconnaissables entre mille de par sa voix claire qui n'appartient qu'à lui. Un morceau qui évoque d'ailleurs un peu l'univers du groupe de sir Anthony.

On pourrait penser à la première écoute de cet opus que le groupe se veut plus sage que sur Separation, mais en fait, pas du tout. Il laisse juste le temps aux guitares de laisser s'exprimer la mélancolie, la rage, puis la lumière. Laissant également de la place à Joe pour s'exprimer, pour se vider, pour nous parler, nous guider, nous consoler. Un véritable kaléidoscope musical, un psychotrope sonore, à écouter à l'aube, sous la nuit étoilée, ou quand tu subis un coup dur. Dans cet univers, on retrouve comme sur Separation un torrent d'émotions héritées des racines musicales du groupe, l'emo comme on l'aime, déchirant, simple et rugueux. A l'image de la musique de B&C, définitivement. Il faut également souligner la performance vocale irréprochable du chanteur, naviguant avec une aise assez bluffante entre chant clair, braillé et hurlé. Balance & Composure a ici composé un disque qui aurait pu devenir culte à l'époque qui les a inspiré. Comme moi, ils doivent se dire que la musique d'aujourd'hui est bien fade et vide de passion, et qu'il est encore temps de prouver que définitivement le rock, c'était mieux avant...


jeudi 10 octobre 2013

Their / They're / There : un nouvel EP pour Décembre !


Alors ça, c'est une news que je suis bien heureux de vous annoncer ! Their / They're / There (soit le groupe qui contient en son sein Mike Kinsella, Evan Weiss et Matthew Frank, rien que le line-up met une claque dans la tronche) vont sortir un nouvel EP, qui sera intitulé Analog Weekend. Il sortira le 10 Décembre via Topshelf Records et Polyvinyl Records, et il contiendra 3 titres. Pour ma part, je pense qu'il continuera sur la même lignée que traçait le premier EP que j'avais chroniqué, et à en juger par "New Blood", déjà disponible en écoute, on peut se rassurer sur le potentiel du disque ! Artwork, tracklist, et morceau en écoute par en-dessous, et pré-commandes par ici !


1. Curtain Call
2. New Blood
3. Travelers Insurance


The Saddest Landscape : un split avec My Fictions


Le quartet screamo The Saddest Landscape va sortir un split avec l'excellent groupe My Fictions. Nommé When You Are Close, I Am Gone, ce disque qui sortira le 12 Novembre comprendra un titre de chaque groupe, et un dernier que les deux ont composé ensemble. J'ai particulièrement hâte d'entendre le résultat, d'autant plus que ce qu'a produit My Fictions jusque là est assez impressionnant (ça s'écoute par ici). La tracklist et l'artwork de l'EP, c'est juste en-dessous, et il est possible de pré-commander l'objet par ici !


1. You Never Stay (My Fictions)
2. Loss Will Find Us (The Saddest Landscape)
3. When You Are Close, I Am Gone (My Fictions/Saddest Landscape collaboration)

mardi 1 octobre 2013

Devil Sold His Soul : un nouveau morceau en ligne, "Time"


Revoilà un de mes chouchous de toujours de la scène post-hardcore anglaise ! Hier, un nouveau morceau de Devil Sold His Soul a été diffusé sur la BBC Radio 1, mais il a aussitôt fui sur un obscur site russe de téléchargement... Et désormais à cause de moi sur YouTube, vilain pas beau que je suis ! Il s'agit donc de "Time", un single qui nous permet de découvrir le nouveau chanteur, j'ai nommé Paul Green. Et il faut dire qu'il se débrouille bien ! J'avais pu le découvrir en live il y a quelques mois. On sentait clairement son potentiel, mais il n'était pas encore à l'aise et semblait un peu stressé, c'était pas la justesse absolue et ça se comprenait. Mais là, on sent vraiment qu'il est bien intégré au groupe, et qu'il veut clairement faire honneur à son illustre prédécesseur Ed Gibbs. J'ai beaucoup aimé ce morceau, et j'attends d'en écouter davantage pour me faire une idée plus précise de ce que Paul a dans le ventre ! Allez, c'est cadeau, voilà ce fameux morceau, humains !


lundi 30 septembre 2013

tricot : nouveau clip pour un nouveau titre, "Pool".


Le groupe de math-rock/indie japonais tricot, que j'avais chroniqué dans ces pages, a posté un clip pour le titre "Pool", qui sera présent sur leur album T H E, qui sortira le 2 Octobre. J'ai hâte que cet album sorte, soyez sûr que je vous en ferais une chronique ! Ce titre montre un visage toujours aussi rythmé, ensoleillé et sensible de leur musique, et ça s'écoute/se visionne juste en dessous !

Chronique : Øjne - Undici/Dodici


Depuis quelques jours, un nom fait le tour des murs Facebook et blogspots dédiés à la culture emo et hardcore. C'est marrant mais je l'ai découvert pile un jour avant que cet opus ne commence à faire son tour du Web, et du coup je suis assez fier d'avoir devancé la hype *rire de fierté*. Je vous présente messieurs dames le groupe qui fera assurément avec State Faults et Youth Funeral le buzz de cette fin 2013 sur la scène screamo : Øjne.

Originaire d'Italie, le groupe a publié sur Bandcamp le 22 Septembre dernier leur premier EP, Undici/Dodici composé de 5 titres. Et c'est véritablement un bloc d'émotions brutes, oscillant entre vociférations féroces, gang vocals fédérateurs, mélodies déchirantes, et montées d'adrénalines frissonnantes. Ce qui fait la force de ce premier effort, c'est déjà à mon avis qu'en Italie, on a pas entendu un screamo d'un tel niveau depuis Raein, une influence à mon avis évidente pour ces garçons, que l'on retrouve aisément dans ce tourment sonore. Et ça, le public skramz en général semble bien l'avoir compris. On y retrouve un son qui transpire la spontanéité, la rage et l'émotion. Ça faisait bien longtemps qu'on avait pas eu affaire à ces cascades de guitares cristallines et funéraires sur cette scène, et ces rythmiques typiquement screamo (qu'on avait trop tendance à noyer dans le post-rock, le crust ou le sludge jusque là), entre ces douces accalmies laissant place à des cris perçants, bouleversants. Si on devait les rapprocher d'un groupe "actuel", je pencherais plutôt pour Old Gray.

Revenons aux circonstances de ma découverte de ce groupe. C'était tôt le matin, alors que l'aube se levait, qu'il faisait une douce fraîcheur. C'était une atmosphère idéale pour écouter cet EP. Surtout avec un titre prenant et universel comme "Milano/Ogni Primavera"...

"Ancora, 
ogni mattina quando mi sveglio 
sento sempre quell'impulso, 
quella voglia di scappare.
Ciò che amiamo a volte è troppo veloce, 
ciò che non c'interessa è al nostro fianco.."

Et maintenant, tu t'envoles.
Laisse-donc ces guitares graves et déchirantes, et ces cris éthérés briser ton cœur, et raconter ta propre vie.
Et maintenant, tu tombes.

Non jeune pomme/vieux briscard, tu ne resteras pas insensible non plus à l'extraordinaire explosion finale de la vindicative et urgente "Voragini", un morceau aussi désespéré qu'ensoleillé, qui débute sur les chapeaux de roue avec un blast beat écrasant. Tu ne pourras pas reprocher au groupe de tenter un chant un peu plus posé sur la touchante "Ancora" (voilà pour l'éventuel hater qui lira ceci, tu l'as ton rapport ultime avec Old Gray que tu cherchais sûrement pour tacler ma chronique). Parce que tout ce que fait Øjne, il le fait avec passion, et avec une hargne pas possible. Honnêtement, tu ne peux que passer un bon moment à écouter ces cinq morceaux remplis de colère, de rage de vivre. C'est beau à pleurer, et c'est assurément quelque chose à vivre en live (si des bookers français de bon goût me lisent...). Peut être bien la relève de la scène screamo italienne, des Suis La Lune, des Saetia, des Daïtro et compagnie, au final. Seul l'avenir et leur prochaine release nous le dira. Je vous conseille vivement de tendre l'oreille à Undici/Dodici, et d'écouter au moins deux ou trois fois, histoire de bien s'imprégner de sa force, de son propos, et de sa grandeur.

Grazie mille per questo EP, amici.

dimanche 29 septembre 2013

Bâton Rouge : du nouveau !


Je ne m'attendais pas à voir Bâton Rouge de retour maintenant il faut dire, mais en fait si, et ça fait plaisir ! D'après une publication sur le Facebook de Echo Canyon Records, les ex-Daïtro vont donc préparer un nouvel album, qu'ils vont commencer à enregistrer en Février 2014. En attendant, voilà une nouvelle chanson jouée en live à Brighton (UK), qui sera certainement sur ce disque. Régalez-vous donc de leur emo-punk noisy chanté en français, que vous pouvez découvrir également par ici pour ceux qui ne connaîtraient pas encore le groupe lyonnais !

mardi 24 septembre 2013

Hors-sujet (?) : NONOTAK studio


J'ai découvert ce projet au hasard de ma ballade sur mon fil d'actualité Facebook quotidienne, un soir. C'est intriguant quand on découvre le truc pour la première fois, mais ensuite on se rend compte que c'est captivant, et assez hypnotisant. Et donc ben voilà, je souhaite vous partager le concept, vous le faire découvrir, tout ça. Composé de Noemi Schipfer et de Takami Nakamoto (également guitariste dans le groupe Doyle Airence, le petit rapport avec mon blog en quelque sorte ^^), NONOTAK studio c'est un peu de l'art contemporain illustré en musique et en lumière. Leurs œuvres invitent au voyage, à l'éblouissement, sur fond de musique électronique plutôt planante (les plus forts reconnaîtront même quelques arpèges de gratte sur la vidéo ci-dessous). Je trouve le concept intéressant, et visuellement c'est vrai que c'est beau. Je vous laisse donc découvrir le tout avec la vidéo ci-dessous, un medley de leur nouvelle performance : "Late Speculation". La B.O de cette performance est d'ailleurs disponible sur leur page Bandcamp, ou un EP sortira bientôt.


lundi 23 septembre 2013

Chronique : Touché Amoré - Is Survived By


Touché Amoré, c'est l'une de ces légendes naissantes actuelles du hardcore qui font leur petit bonhomme de chemin en influençant toujours plus de kids, moi y compris. Après une démo, deux albums et quelques splits, les petits protégés d'ô grand seigneur parmi les seigneurs Geoff Rickly (écoutez-moi ce featuring juste bandant !) et de la maison Deathwish Inc. sont de retour aujourd'hui avec Is Survived By, un troisième album qui laissait se poser quelques interrogations chez les râleurs ou chez les fans. Va-t'il être plus screamo ? Plus mélodique encore ? Moi je dirais qu'ils y sont simplement eux-mêmes, encore plus sur ce disque, et qu'ils grandissent avec leur scène et leur temps.

Is Survived By montre un visage toujours aussi sensible, écorché et virulent, mais exprime différemment ces caractéristiques. Le tempo ralentit quelque peu, mais c'est pour mieux laisser s'exprimer la rage de Jeremy Bolm (chant), et les montées d'adrénaline qui joue gros dans leur son. ...To The Beat Of A Dead Horse c'était l'urgence absolue dans l'obscurité, à l'image de la démo, genre "je meurs demain alors écoute ce que j'ai à dire, et appelle la PFG au passage qu'on m'enterre vite et bien", quelque chose de très vindicatif. Parting The Sea Between Brightness And Me était plus "lumineux", moins brut que son prédécesseur. Et ici, on prend vraiment plus le temps de s'immerger dans le propos, la colère et la rage de vivre de Jeremy, à la manière d'un Modern Life Is War, en fait. Les explosions de violence se font plus rares, donc plus précieuses et puissantes encore. En témoigne "DNA", un énorme brûlot très skramz en soi, qui oscille entre férocité rythmique, mélodies assassines et d'écrasants riffs. Un de mes petits chouchous du disque, qui va plaire à ceux qui se diraient "ouais bof, c'était mieux avant".

Le groupe montre qu'il est sacrément doué pour en faire, des mélodies déchirantes. À ce propos, un enchaînement de génie se fait sur ce disque. D'abord avec "Non Fiction". Ce dernier m'a ébloui, on dirait un morceau de Mineral hurlé, c'est un catharsis troublant d'intensité, introduit par un spoken word accompagnant la montée en puissance de ce morceau. Emo time ! Il est ensuite suivi par "Steps", un titre plutôt porté vers le sing-along et la bagarre en live, un truc très rassembleur, et qui ne manquera pas de calmer et d'attendrir tout le monde avec ses derniers riffs plus emo qu'autre chose, ou Joe Simmons (Balance & Composure) vient apporter un petit morceau de chant discret, timide. Enfin, la pièce finale de l'album : "Is Survived By". Celle qui explose telle un feu d'artifice sur les dernières secondes, ou des arpèges post-rock croise une dernière éruption hardcore solennelle et franche. C'est frissonnant comme une gratouille dans le dos !

Maintenant, je m'adresse à toi, lecteur chiant (mais oui je t'aime toi aussi, roooh !) qui trouve que Touché Amoré c'est devenu plat, toi qui du coup s'est décidé à replonger dans du Death Is Not Glamorous parce que ça sonne plus true et qu'on les voient moins sur Tumblr : à ton avis, POURQUOI cet album vaut le coup ? Eh bien c'est simple. Prends l'exemple de La Dispute. Ce groupe a évolué sur son second album Wildlife vers un registre que je qualifierais de "sous-mewithoutyou" (j'ai essayé pourtant, oui il y a de très bons morceaux dans cet album, mais 14 titres narratifs comme ça, c'est LONG, TROP LONG), alors que sur leur premier album et leurs séries d'EP Here, Hear, ils avaient une personnalité, une force, une énergie. On aurait pu se dire que Touché Amoré, étant grands copains de la bande à Jordan Dreyer, évoluerait aussi vers un truc indie Pitchfork-friendly, avec des spoken words en cascade, tout ça. Ben en fait, non ! En soi oui, y'a des intentions de plaire à plus de monde, leur musique en général est plus posée, plus "gentille". Mais elle n'en reste pas moins bourrée de sens, d'émotions, de rythme. C'est une bonne évolution car le groupe ne se perd pas, il reste lui-même, on reconnait bien le chant, les intentions, le message, les riffs... Oui, moi je trouve tout ça chouette.

Donc au final, j'ai vraiment bien aimé ce disque. Mais cependant, il m'a fallu deux ou trois écoutes pour l'apprécier pleinement. Je ne vous cache pas que je regrette qu'il y ai moins de fougue que les albums précédents, mais c'est pas pour autant que c'est devenu chiant, au contraire ! Ça reste direct et franc, la démarche reste très sincère. Et aussi, j'ai l'impression que l'album ne s'essouffle pas en cours de route. La tracklist est justement constituée, mêlant parfaitement les morceaux les plus vifs à ceux plus calmes. Je suis curieux de voir ce que donnera ces titres en live, et quelle sera l'ambiance qui s'en dégagera avec ces nouveaux titres, mais une chose est sûre, Touché Amoré prouve qu'il a encore des choses à dire, à montrer, et à faire ressentir à son public. Comme ils le disent sur "Hipsterectomy" :

"We're part of a dying movement.
But at least we've got something to say."

Tracklist :
01. Just Exist
02. To Write Content
03. Praise / Love
04. Anyone / Anything
05. DNA
06. Harbor
07. Kerosene
08. Blue Angels
09. Social Caterpillar
10. Non Fiction
11. Steps
12. Is Survived By